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Matthew McConaughey ou la carrière aux deux visages d'un acteur courageux
Longtemps abonné aux comédies romantiques et aux films d'action, Matthew McConaughey s'est réveillé un beau matin avec l'envie de faire "des films qui comptent", négociant avec succès l'un des virages professionnels les plus radicaux de ces dernières années à Hollywood.
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Matthew McConaughey ou la carrière aux deux visages d'un acteur courageux
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Mis en ligne le 03/03/2014
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Il y a cinq ans, personne à Hollywood n'aurait cru que ce Texan au physique avantageux, habitué des unes de la presse people, brandirait un jour un Oscar, à la barbe de Leonardo DiCaprio ou Christian Bale.
Mais à 44 ans, Matthew McConaughey, est au faîte de sa carrière, après une série de choix audacieux, qui ont fait oublier les tablettes de chocolat et découvrir un acteur à la palette d'émotions impressionnante.
"Ma carrière vit actuellement un moment formidable", déclarait l'acteur lors de la sortie de "Dallas Buyers Club", le film qui lui a valu l'Oscar dimanche soir. "Je prends beaucoup de plaisir, et j'aime mon travail comme jamais".
Né d'une mère institutrice et d'un père travaillant dans les pipelines, le jeune Matthew se destine d'abord à une carrière d'avocat, avant de se tourner vers le cinéma. Lorsqu'il entre à l'Université du Texas, il pense devenir réalisateur. Mais une fois achevées ses études, c'est comme acteur qu'il trouve du travail à Los Angeles.
Il commence à peine sa carrière qu'il a déjà le nez pour s'entourer des meilleurs: pour son deuxième film comme acteur, on le retrouve dans "Génération rebelle" (1993) de Richard Linklater, entouré de Milla Jovovich et Ben Affleck. Mais c'est le rôle principal dans "Le droit de tuer?" (1996) de Joel Schumacher, où il donne la réplique à Sandra Bullock, Kevin Spacey et Samuel L. Jackson, qui le met sur orbite.
Dès lors, sa belle gueule et ses biceps en font le candidat idéal pour les comédies romantiques, qu'il enchaînera avec succès pendant une bonne décennie: "Un mariage trop parfait" (2001), "Comment se faire larguer en 10 leçons" (2003), "Playboy à saisir" (2006), "L'amour de l'or" (2008) ou "Hanté par ses ex" (2009).
Mise en retrait
Jusqu'au jour où il décide de dire stop, au tournant de la quarantaine. L'acteur a rencontré en 2006 la femme de sa vie, la mannequin brésilienne Camila Alves, il voit naître ses premiers enfants - il en a trois aujourd'hui, deux garçons et une fille - et il veut prendre le temps de réfléchir à sa carrière. "Je savais que j'allais me poser pendant un temps, et que les choses se décanteraient", expliquait-il récemment au magazine Variety. "Mais je ne savais combien de temps ça prendrait et c'était assez effrayant". "On m'envoyait des projets avec des gros salaires, et je disais non. Après, on a cessé de me les envoyer. Puis plus rien. Le message était passé", dit-il.
Selon l'acteur, c'est grâce à cette mise en retrait qu'il a commencé à intéresser des réalisateurs qui ne regardaient habituellement pas dans sa direction... des gens comme William Friedkin ou Steven Soderbergh.
Le premier en fait un terrifiant tueur à gage dans "Killer Joe" (2011), le second un irrésistible patron de club de strip-tease masculin dans "Magic Mike" (2012). Avec ces rôles, il s'éloigne encore des studios hollywoodiens et plonge résolument dans le cinéma indépendant. Plus par nécessité que par calcul. "Je n'ai pas consciemment choisi d'aller vers le cinéma indépendant", dit-il. "C'est juste que je voulais de beaux rôles. Or ces rôles sont difficiles à trouver dans les gros films. Et quand il y en a, ils ne sont pas pour moi, on va voir George Clooney".
On le voit ainsi dans "The Paperboy" (2012), le magnifique "Mud" (2012) ou "Le loup de Wall Street" (2013). Mais c'est "Dallas Buyers Club", où il incarne un malade du sida, qui parachève sa mue, au prix d'une transformation physique drastique - il perdra 20 kilos pour le rôle. Ironie du sort, c'est grâce à tous ces rôles "indépendants" qu'il retrouve le chemin des studios. Mais pas pour n'importe quel projet: il tient le rôle principal de la dernière folie de Christopher Nolan, au scénario ultra-secret: "Interstellar".
(Source AFP)