Jusqu’à sa mort prématurée des suites du sida à l’âge de 52 ans, Derek Jarman a développé une œuvre à l'esthétique foisonnante et radicale.

Didier Roth-Bettoni, spécialiste de l'homosexualité au cinéma et fin connaisseur et admirateur du cinéaste britannique, a réalisé un portrait de cet artiste assez méconnu en France, en particulier des jeunes générations, que France Culture diffuse à l'occasion du 1er Décembre, journée mondiale de lutte contre les sida.

De son premier long métrage, "Sebastiane", péplum fauché qui restera sans doute le seul film jamais tourné intégralement en latin, à "Blue", son dernier film à l’écran uniformément bleu dans lequel il évoque sa maladie, Jarman a construit une œuvre singulière, multiforme et très personnelle, marquée tant par sa connaissance de l’histoire de l’art, son passé familial (un père militaire et une mère très religieuse) que par son homosexualité.

Si le terme "queer" a bien un sens, l'oeuvre de Jarman en est l'une de ses plus éclatante représentation avec une série de courts métrages expérimentaux, de clips pour des artistes comme Marc Almond, Marianne Faithfull ou les Pet Shop Boys, au dela des longs métrages connus, mais aussi de peintures, dessins, collages, poèmes… sans compter le jardinage.

Didier Roth-Bettoni a rassemblé une série de témoignages très personnels et parfois très intimes de créateurs qui ont conu Jarman come le photographe Patrick Sarfati ou travaillé à partir de son oeuvre à l’image des metteurs en scène Gilles Pastor et Bruno Geslin, qui ont monté des spectacles autour de sa figure, ou du musicien Didier Blasco qui, avec son groupe Les Dupont, a plusieurs fois mixé sur des images de Jarman.

Ce portrait de groupe - purement sonore - donne une furieuse envie de découvrir ou redécouvrir l'artiste et son oeuvre éminemment visuelle.

Une vie, une oeuvre: Derek Jarman, cinéaste queer. France Culture. samedi 1er décembre. 15H.  L'émission sera disponible en podcast ensuite.